Le chapeau voyageur: Photos trek Vilcanota 2011

Mon histoire

J’aurais pu n’être que l’un de ces couvre-chefs tristes comme une après-midi de novembre, qui ne sortent qu’une ou deux fois la semaine pour faire le tour du quartier. Car nous autres, chapeaux, supportons un lourd handicap : nous ne pouvons nous déplacer seuls ; il nous faut une tête. N’importe laquelle, pourvu que sa circonférence soit sensiblement égale à notre tour de taille.

J’aurais pu rester sédentaire toute ma vie si je n’avais eu la chance de rencontrer une tête voyageuse.

Cela se passa en 2006, au mois de juillet si mes souvenirs sont exacts. J’étais installé au milieu de mes semblables dans une petite boutique espagnole du col du Somport. Je trônais sur mon étagère depuis deux mois. J’avais bien été tripoté par quelques mains curieuses, et l’on m’avait même une ou deux fois posé quelques instants sur une tête, mais ces rencontres éphémères n’avaient rien donné.

Quand je l’ai vue, j’ai su immédiatement que c’était la tête de ma vie : celle d’un homme d’une quarantaine d’années, avec des mains douces qui me manipulaient avec délicatesse… Il venait de perdre son vieux chapeau dans un lapiaz espagnol et lui cherchait un successeur pour poursuivre son périple à travers les Pyrénées. Je m’arrangeai pour me placer au premier rang, gonflai les flancs et raidis le rebord ; j’avais fière allure. Il me posa sur sa tête : mon 58 lui convenait parfaitement. Je partis avec lui. Ainsi débuta ma vie de chapeau voyageur.

Le chapeau voyageur

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Photos trek Vilcanota 2011

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